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Masso-kinésithérapie pour tendinopathie dégénérative de la coiffe des rotateurs de l'épaule
Masso-kinésithérapie pour tendinopathie dégénérative de la coiffe des rotateurs de l'épaule, Johann Beaudreuil
Auteur du résumé : Laëtitia Rachel Sellem, Masseur-kinésithérapeute
Formatrice INFMP: www.infmp.fr
Introduction
La masso-kinésithérapie est essentielle dans le traitement des tendinopathies dégénératives de la coiffe des rotateurs de l'épaule, avec ou sans rupture. Elle est envisagée dans trois profils cliniques (1 mois d'évolution) : l'épaule douloureuse, l'épaule douloureuse et faible, l'épaule douloureuse et limitée (rupture transfixiante d'un ou plusieurs tendons de la coiffe, la mobilité active est affectée). Il est important pour le rhumatologue d'en connaitre les moyens et modalités.
Moyens de masso-kinésithérapie
Mobilisations et renforcement musculaire
On peut retrouver une limitation des amplitudes passives de l'épaule due à la présence d'adhérences sous acromio-deltoïdiennes, elle est de type élastique. On peut réaliser des mobilisations passives spécifiques gléno-humérales et globales afin de prévenir l'enraidissement et d'améliorer les amplitudes actives.
Les mobilisations actives quand à elles sont globales : elles visent à solliciter la coiffe restante et les autres muscles de l'épaule (compensateurs). Le renforcement musculaire est réalisé pour renforcer l'ensemble des muscles de l'épaule et augmenter ses amplitudes actives. Il prend en considération la force initiale, la douleur et les objectifs fonctionnels du patient et est réalisé dans l'ensemble des mobilités de l'épaule. Le renforcement le mieux toléré est en mode isométrique contre résistance proximale à distance des amplitudes douloureuses.
Prévention du conflit sous-acromial
On cherche à prévenir la douleur engendrée par ce conflit. Dans un premier temps, il va y avoir une rééducation posturale : on retrouve en général une hypercyphose thoracique ainsi qu'un enroulement des épaules. Des étirements des muscles du plan antérieur (pectoraux, grand dorsal), un renforcement des muscles postérieurs (spinaux profonds et superficiels, rhomboïdes, trapèzes moyens et inférieurs), ainsi que des mobilisations thoraciques vers l'extension sont réalisées afin de rééquilibrer la posture. Le kinésithérapeute va également réaliser un recentrage huméral dynamique : il consiste à la sollicitation précoce du grand pectoral et du grand dorsal dans leur fonction de stabilisateurs verticaux de la tête humérale lors de l'élévation antérolatérale du bras. Il y a 3 étapes :
Mobilisation passive de la tête humérale par rapport à la glène : en abaissement puis abduction, on travaille la perception du patient
Obtenir ce même abaissement en actif : co-contraction du grand dorsal et du grand pectoral
Intégration de l'abaissement actif dans le mouvement d'élévation antérolatérale
Aspects organisationnels
Les séances sont adaptées aux besoins du patient. En général, 12 à 15 séances sont réalisées à mesure de 2 ou 3 séances par semaine. L'auto-rééducation du patient est essentielle à la prolongation de son effet.
Efficacité de la masso-kinésithérapie
Epaules douloureuses persistantes
Les séances de kinésithérapie ont montré une efficacité chez les patients atteints d'une tendinopathie dégénérative de la coiffe, quelles qu'elles soient. A court terme et moyen terme, on observe une diminution de la douleur, une amélioration de la qualité de vie et de la fonction. De meilleurs résultats ont été obtenus en associant le renforcement musculaire et le recentrage huméral dynamique aux mobilisations simples. De plus, l'association d'une infiltration à la rééducation donne de meilleurs résultats.
Ruptures dégénératives
La rééducation fait partie du traitement conservateur : plusieurs études montrent que les bons résultats de la rééducation persistent à 2 ans post-rééducation.
Conclusion
Le traitement masso-kinésithérapique des tendinopathies dégénératives de la coiffe consiste en des techniques de mobilisations passives et actives, de renforcement musculaire et de prévention du conflit acromio-claviculaire. Des études ont prouvé son efficacité et en font un traitement essentiel à envisager en premier recours.