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La réadaptation cardiaque des patients "sportifs" : spécificités à appliquer en kinésithérapie
Pavy B, et al. La réadaptation cardiaque des patients « sportifs ». Ann Cardiol Angeiol (Paris) (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2016.09.004
Auteur : Laëtitia Rachel Sellem
Formatrice INFMP – - www.infmp.fr
Introduction
Les maladies cardiovasculaires représentent 30% de la mortalité dans le monde. La prévention est la pierre angulaire de la prise en charge des cardiopathies chroniques : l’aide au sevrage du tabac, l’aide aux facteurs de risque médicaux, l’éducation nutritionnelle, la gestion du stress et la lutte contre la sédentarité (prise en charge kinésithérapique). Pourtant, il existe des patients reçus en réadaptation qui sont actifs voir sportifs : il est intéressant de s’intéresser aux spécificités de cette rééducation.
Matériel et méthodes
2916 patients admis dans un centre de réadaptation cardiaque de Loire-Atlantique entre janvier 2010 et avril 2016 ont participé à l’étude.
Ils ont été répartis selon 2 groupes : « sédentaire ou peu actif »(2728 patients), et « sportif » (188 patients, réalisent au moins un entrainement par semaine). Le groupe 2 présentait des patients plus jeunes, plus souvent en activité professionnelle, il y avait plus de patients sans facteurs de risque que dans le groupe 1. Ils ont participé à un programme de rééducation soit en hospitalisation de 3 semaines, soit en ambulatoire (20 séances, 3 à 4 par semaine). Ce programme de réentrainement à l’effort comprenait 30 minutes d’endurance, 30 minutes de renforcement musculaire et de la kinésithérapie respiratoire.
Ils ont également bénéficié de séances d’éducation thérapeutique centré sur la maladie coronarienne et sa gestion.
Résultats et discussion
On retrouve la charge maximale au test d’effort plus élevée dans le groupe 2, et il y a une amélioration significative de la charge maximale pour les deux groupes. On retrouve des résultats similaires pour le test de marche de 6 minutes (TM6).

Capacité d’effort : c’est un élément pronostic majeur, il a été prouvé que le gain d’un MET (Metabolic Equivalent Task) équivaut à une baisse du risque de mortalité de 12% à 10 ans. Dans le groupe 2, le pourcentage de patients possédant une capacité d’effort dans la norme ou supérieure à la norme était supérieur au groupe 1, ce qui leur assure un meilleur pronostic.
La prise en charge des patients sportifs peut être délicate car ils n’acceptent par leur maladie et se sentent protégés par leur activité physique. Il est important de réaliser une éducation thérapeutique chez ces patients.
Il faut porter attention à ne pas brûler les étapes dans la rééducation kinésithérapique (accélération des intensités d’entrainement trop tôt) ou dans la reprise des activités sportives et compétitions. Il est important de personnaliser le programme d’entrainement en aidant le patient à fixer des objectifs raisonnables, avoir une communication ouverte sur les difficultés rencontrées et des exercices peu ennuyeux.
Conclusion
On retrouve un bénéfice de la réadaptation cardiaque sur la capacité d’effort chez les patients peu actifs et les patients sportifs. Chez les patients sportifs, la rééducation doit être individualisée, selon les recommandations actuelles et adaptée aux objectifs du patient (reprise du sport, en compétition ou non, modalités).