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Kinésithérapie : intérêt de la rééducation pré-opératoire de prothèse totale de genou

Titre original : Boudenot A. Intérêt d’une rééducation préopératoire de prothèse totale de genou, effets en postopératoire. Sci sports (2020), https://doi.org/10.1016/j.scispo.2020.01.004

Auteur : Laëtitia Rachel Sellem

Formatrice à l’INFMP – www.infmp.fr


Introduction

Lorsque les traitements médicamenteux ne sont pas suffisants lors d’une gonalgie liée à l’arthrose, la chirurgie est envisagée : on met en place une prothèse totale de genou (PTG), qui est le traitement le plus efficace. On retrouve certains déficits postopératoires, telle qu’une perte de force du quadriceps et la présence de limitations fonctionnelles.

Cet article va se pencher sur les effets de la rééducation kinésithérapique préopératoire sur les performances postopératoires.

Une revue de la littérature de 2018 rapportait un faible niveau de preuve : peu d’études ont été réalisées et les protocoles sont hétérogènes (exercices en piscine, sans précision de la charge, intensité modérée ou élevée, durée du traitement différente, éducation ou non, traitement non spécifique à la pathologie, rééducation postopératoire classique, identique à la rééducation préopératoire ou non précisée) ne permettent pas une comparaison suffisante.


Protocoles efficaces et recommandations

Deux protocoles rigoureux ont été effectués :


Skoffer et al ont retrouvé des effets positifs sur la douleur, la force et la fonction.

  • Fin de rééducation préopératoire : amélioration significative des performances (sit-to-stand, Timed Up and Go, force isométrique du genou en flexion et extension) et diminution de la douleur

  • Semaine 1 postopératoire : résultats au Timed Up and Go meilleurs que chez les patients sans rééducation préopératoire

  • Semaine 6 postopératoire : meilleures performances au sit-to-stand, Timed Up and Go, force isométrique et isocinétique des fléchisseurs et extenseurs du genou

  • Semaine 12 postopératoire : maintiennent des meilleures performances à ces tests


Calatayud et al ont retrouvé des résultats similaires (avant l’opération, à 1 mois et à 3 mois en postopératoire) : amélioration de l’amplitude articulaire du genou en flexion et extension, timed up and go, test de montée et descente des escaliers, force isométrique des fléchisseurs du genou et des abducteurs de hanche, la douleur, la qualité de vie et l’autoévaluation des capacités au questionnaire WOMAC. La force isométrique des extenseurs du genou a été également améliorée, seul le point de mesure à 1 mois postopératoire n’était pas significatif.


Ces deux protocoles sont clairs et réplicables, ils se composent de 3 séances d’une heure de kinésithérapie par semaine. Une séance de rééducation préopératoire contient :

  1. Un échauffement

  2. Du renforcement musculaire : calcul de la force maximale ; utilisation de charges additionnelles pour une intensité comprise entre 70 et 80% de la force maximale. Presse, extension et flexion du genou, abduction de hanche. Skoffer et al ajoute des exercices d’extension et d’adduction de hanche. Le protocole de Calatayud et al propose des exercices proprioceptifs d’équilibre sur Bosu

  3. Des étirements

Le renforcement musculaire à forte intensité diminue la douleur et n’augmente ni le gonflement du genou ni l’inflammation.


Conclusion

Les dernières méta-analyses n’encouragent pas la prise en charge kinésithérapique en préopératoire : néanmoins, il existe quelques protocoles rigoureux ayant un impact sur la douleur, la fonction et la force. Cette rééducation pourrait être difficile à mettre en place compte tenu de la fréquence et durée des séances (3 séances d’une heure par semaine) : il serait plus approprié de la mettre en place dans les centres de rééducation spécialisés plutôt qu’en cabinet kinésithérapique libéral.

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