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Approches masso-kinésithérapiques dans la prise en charge du syndrome du canal carpien
Titre original : Zaralieva A, Georgiev G P, Karabinov V, et al. (March 03, 2020) Physical Therapy and Rehabilitation Approaches in Patients with Carpal Tunnel Syndrome. Cureus 12(3): e7171
Auteur du résumé : Laëtitia Rachel Sellem
Formatrice INFMP - www.infmp.fr
Introduction
La kinésithérapie vise à prévenir et traiter les pathologies en combinant une variété de facteurs naturels (mouvements, eau, fangothérapie) et facteurs performés (ultrasons, courants électriques…). C'est une thérapie peu couteuse, non invasive et facile à appliquer. Elle a prouvé son efficacité dans de nombreux domaines d'action. Le syndrome du canal carpien (CTS) est la neuropathie compressive du membre supérieur la plus commune : elle touche 4 à 6% de la population. Dans la majorité des cas, une rééducation en kinésithérapie permet de restorer la fonction de la main atteinte.
Revue des techniques masso-kinésithérapiques
Chaleur : analgésie, diminution des paresthésies, de la raideur et amélioration de la conduction nerveuse Exogène par application de paraffine : appliquée à 50°C pendant 15-20 minutes sur la zone anatomique du canal carpien. Endogène par thérapie de haute fréquence (UHFT) : doses athermiques à oligothermiques (chaleur modérée), distance de 2-3 cm entre la main et les électrodes, pendant 8 à 10 minutes, 10 sessions.
Laser : pour la douleur et paresthésies. Méthode approuvée par la FDA, recommande d'utiliser les deux types de laser à faible et haute intensité
Ultrasons : combine la fibrinolyse, des effets anti-inflammatoires et anti-irritants. On les applique en regard du canal, en basse fréquence pour un effet en profondeur ou haute fréquence pour un effet superficiel. L'intensité est de 0,8 à 1W/cm2 pendant six minutes, 10 à 15 séances. Une contre-indication importante est la présence de douleur aigue
Magnétothérapie (thérapie magnétique) : va stimuler le processus d'oxydation et la trophie des tissus. On réalise 10 sessions à basse fréquence avec pour paramètres 20-25 mT et un ratio fonctionnement/pause de 2/8. Contre indiqué pour les patients ayant un pacemaker. Il n'est pas recommandé par manque de preuves scientifiques
Ionophorèse : combine l'effet analgésique du courant galvanique ou à basse fréquence avec l'effet fibrinolytique de l'iodure de potassium. Une solution à 5% d'iodure de potassium est placée sur des coussins hydrophiles près d'une électrode négative. L'intensité du courant est dosée de manière subjective afin d'éviter les brûlures et la douleur. On pratique 10 sessions de 20 minutes
Acupuncture : quand la méthode est bien appliquée, son effet anti-douleur est comparable à une application topicale de corticostéroides
Ondes de choc : evidence based therapy. Utilisation d'ondes de choc générées à basse fréquence (5 à 10 Hz) et pression de 1 à 5 bar, appliquées sur la zone affectée. On réalise 4 à 6 sessions au rythme de 2 sessions par semaine. Très efficace dans les stades débutants chez les patients jeunes
Immobilisation : recommandée, le poignet est en position neutre afin d'appliquer une tension minimale sur le canal carpien
Kinésiothérapie : aide à maintenir la trophicité des muscles parétiques de la loge thénar, améliorer la conduction et l'excitabilité nerveuse, et retrouver la fonction motrice. On réalise des massages doux et de courte durée (les massages longs sont une contre indication), une prévention en donnant des recommandations sur le port de charges. En post-opératoire, on réalise une rééducation après la phase d'immobilisation afin de diminuer l'oedème et la douleur. On travaille également le renforcement musculaire des muscles de la main atteinte
Conclusion
La kinésithérapie est une part essentielle du traitement du syndrome du canal carpien. Il existe de nombreuses techniques différentes afin d'améliorer les symptômes mais il n'existe pas encore de recommandation officielle (quelles techniques utiliser, combien en même temps, etc.). Cette étude recommande de réaliser une rééducation kinésithérapique personnalisée en accord avec le tableau clinique et les résultats des dernières études, en prenant en compte l'historique professionnel et les besoins du patient.